Aujourd’hui, j’avais envie d’aborder un sujet qui est pour moi essentiel : comprendre de quoi tu te protèges à travers ta relation à la nourriture.

Car quand ton rapport à la nourriture se dérègle, c’est généralement que tes émotions entrent en ligne de compte et que tu compenses les émotions négatives par l’alimentation, ou que tu te restreins et que tu contrôles absolument tout. Peu importe dans tous les cas, ce que tu cherches à faire, c’est te protéger.

L’alimentation est parfaite pour remplir ce rôle, car depuis tout petit, on a appris que la nourriture pouvait apaiser tous nos petits bobos. Du médecin qui te donne une sucette après t’avoir fait une piqûre, à tes parents qui te donnent un bonbon pour soulager un bobo, la nourriture et notamment des douceurs sucrées ont pris ce rôle dans notre inconscient de réconfort.

Dans le monde actuel où la nourriture est présente à profusion partout autour de nous, c’est un moyen tellement facile de s’apaiser. Il est donc compréhensible que l’on soit à ce point attiré par la nourriture pour compenser nos états émotionnels négatifs.

Cependant, contrôler sa nourriture, les quantités que l’on ingère ou les aliments que l’on ingère, devient un moyen en agissant sur son corps, de se protéger du regard de l’autre, des critiques, des moqueries, des insultes. On se dit qu’en perdant du poids, on aura davantage confiance en nous, que l’on sera plus beau ou belle, et que les autres nous aimeront davantage.

Mais au final, tout ça n’est qu’une manière de se protéger.

Il est donc essentiel de comprendre de quoi tu te protèges, car ce faisant, d’une certaine manière, tu comprends que tu peux arrêter de subir ta relation à la nourriture. Bien sûr, cela implique de travailler sur la base de ta problématique. Ça implique également de trouver de la sécurité intérieure autrement qu’avec l’alimentation, et ça, ça veut dire travailler sur soi.

Et évidemment, c’est un processus qui prend du temps, mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que c’est surtout un processus qui va te faire grandir profondément.

Mais alors, quelle émotion fuis-tu en mangeant ? Quelle émotion n’as-tu pas envie de ressentir et que tu étouffes avec la nourriture ? À quoi tes compulsions t’évitent-elles de penser ?

C’est en te posant ce genre de questions que tu trouveras les réponses que tu cherches aujourd’hui.

En comprenant de quoi tu te préserves, tu t’ouvres à l’opportunité de pouvoir apporter un regard nouveau, de pouvoir prendre de la hauteur et en prenant de la hauteur, tu prends de la distance avec l’émotion ressentie.

Et quand tu as de la distance avec l’émotion, tu es beaucoup plus à même de pouvoir réagir de manière appropriée.

Dans le cas où tu manges lorsque tu es seule, quand tu agis par automatisme, tu ressens de la solitude, c’est désagréable, alors l’envie de manger apparaît comme une distraction et une manière de combler le vide. Alors oui, ça fonctionne sur le moment, c’est sûr !

Le problème, c’est que tu vas devoir réutiliser ce mécanisme à chaque fois que tu t’ennuies, ce qui risque d’engendrer des prises alimentaires excessives, et en conséquence, une prise de poids.

Admettons que tu aies pris le temps de t’interroger et de te demander ce qui se cache derrière tes prises alimentaires, et que tu te sois rendu compte que tu manges lorsque tu t’ennuies. De quelle manière pourrais-tu y répondre autrement sans fuir l’émotion ?

Si nous étions en séance de coaching, je pourrais te poser des questions, t’interroger sur tes ressentis, t’emmener en visualisation dans le but de comprendre ce que cache cet ennui, dans le but de comprendre quel besoin n’est pas assouvi dans ta vie aujourd’hui.

Car derrière l’émotion, il y a un besoin, un besoin qui n’est pas rempli ! Et à partir du moment où on touche le besoin, il devient beaucoup plus facile de savoir quoi faire, car il y a toujours une possibilité de répondre à ses besoins.

Le problème, c’est que souvent, on s’accroche à l’histoire autour, mais l’histoire autour n’est qu’un révélateur du besoin, et le besoin, il existe sans cette histoire ! Ce qui veut également dire qu’il y a d’autres moyens d’y répondre que celui auquel tu penses ! Mais pour le comprendre, il faut prendre de la hauteur.

Si je prends mon exemple, j’ai souvent mangé lorsque je me retrouvais seule chez moi. C’est une configuration très fréquente d’ailleurs pour de multiples causes !

Mais en creusant, je me suis rendu compte que derrière cela, il y avait beaucoup d’ennui, au fond, je n’étais pas aligné avec mes valeurs, et je n’agissais pas en cohérence avec mes besoins profonds. Je subissais ma vie au lieu d’être créateur.

Et ça ne me convenait pas.

Alors je mangeais.

Alors bien sûr, il n’y avait pas que ça dans ces phases de compensation, j’étais généralement également dans une énergie de restrictions, ce qui provoquait en contrepartie ces prises alimentaires excessives.

Et c’est un phénomène qui s’auto-entretient d’ailleurs et dont je parle dans d’autres épisodes !

Car peut-être qu’au départ, tu as mangé pour compenser une émotion, mais au bout d’un moment, tu as pris du poids et du coup, tu as commencé à te restreindre, ce qui aura amplifié le phénomène une fois la phase idyllique de perte de poids passée.

Dans le cas où tu contrôles énormément ton alimentation, ce qui peut être un processus constant, mais bien souvent, c’est plutôt une alternance de phases de restrictions et de compulsions.

Ce qui est important à comprendre, c’est que cette volonté de contrôle joue un rôle très important dans le maintien de ta problématique. Et tant que tu maintiens ce contrôle, tu restes en partie prisonnier.

C’est évidemment un cercle vicieux, et c’est pour cette raison qu’il est important de travailler de manière globale et de ne pas se concentrer uniquement sur l’alimentation ou uniquement sur l’émotion.

Ce n’est pas pour rien si les troubles alimentaires sont généralement associés à un manque de confiance en soi, une faible estime de soi, à des tempéraments anxieux.

Par ailleurs, pour prendre un autre exemple, il faut bien comprendre que si tu manques de confiance en toi ou que tu as une faible estime de toi-même, tu es d’autant plus sujet à développer un trouble dans ta relation à l’alimentation, car l’alimentation sera pour toi un moyen de contrôler ton corps et ainsi de contrôler ton image, comme une manière de te préserver des critiques du monde extérieur.

Et tant que tu ne travailles pas sur cette confiance en toi, il sera compliqué de te détacher de ce contrôle.

Tant que tu verras le monde extérieur comme un danger et que tu ne te sentiras pas en sécurité, tu chercheras des moyens de te protéger.

Nous sommes ainsi faits, notre but ultime est de survivre. Et le problème, c’est que si effectivement, il est important d’avoir ce réflexe de survie lorsque tu te retrouves face à un danger, d’être capable de mobiliser tes ressources pour te sauver en courant par exemple ou de rassembler tes forces pour te défendre, lorsque tu te sens en insécurité permanente et qu’il n’y a pas de danger réel, ton cerveau va mettre en place des stratégies pour te protéger.

Et si le contrôle est pour toi une manière de te protéger, alors il va falloir réapprendre à être en sécurité sans ce contrôle, afin que tu comprennes que tu n’es pas en danger lorsque tu manges, afin que tu comprennes que manger est à la base, la réponse à un besoin primaire et un acte totalement instinctif qui n’a pas besoin d’être mentalisé à ce point !

Mais tu sais quoi ? La bonne nouvelle, c’est que cet espace de sécurité, il existe au plus profond de toi. Simplement, il est possible que tu aies du mal à y accéder. Mais ce n’est pas une fatalité.

Il y a des exercices assez simples pour t’y aider. Tu peux, par exemple, te demander ce qui te fait du bien et commencer par là. Tu peux te demander quand est-ce que tu te sens en sécurité ? Et chercher à te remettre dans des conditions similaires !

Au final, ce n’est pas si compliqué, mais cela nécessite de prendre de la hauteur, de s’observer et de sortir du mode automatique.

J’espère que cet article t’auras aidé à mieux comprendre de quoi tu te protèges à travers ta relation à la nourriture.

Et si tu as besoin d’aide, tu peux me contacter directement sur Instagram @healthy.nhappy ou réserver ton appel clarté juste ici

Tu peux également retrouver la version podcast de cet article juste ici ainsi que tous les autres épisodes.